Révolutionnons les compétences !

Révolutionnons les compétences !

L'année 2016 a été celle de la transformation digitale. Et si 2017 était celle… de la révolution des compétences ? Pour se préparer aux transformations technologiques à venir, les entreprises doivent changer de paradigme : révolutionner leur manière de développer les savoir-faire de leurs collaborateurs, de diriger et de faire émerger les leaders de demain.

Cette année, après avoir traité de la Quatrième révolution industrielle en 2016, le Forum économique mondial de Davos consacrait son attention sur un thème qui me tient particulièrement à cœur : le « leadership responsable et agile ». Une question cruciale à l'heure où les entreprises font face à des transformations technologiques qui bouleversent leur business model, leur organisation, mais aussi leur manière de se diriger dans un monde en mutation de plus en plus rapide.

Pour que les métiers se transforment, pour que les entreprises se transforment, il faut que le leadership, lui aussi, se transforme.

Aujourd'hui, très franchement, quand on parle des leaders, on mesure souvent mal à quel point leur rôle a évolué – et à quels défis ils vont devoir faire face ces prochaines années ! Comme j'ai pu le constater à Davos, nous vivons bel et bien un moment critique : l'avenir des entreprises dépend de notre capacité à faire émerger de nouveaux leaders, plus divers et conscients de leur responsabilité, et de faire la démonstration d'une nouvelle manière de diriger, plus agile et horizontale.

Un leadership responsable…

La transformation digitale est une formidable opportunité de libérer la créativité de tous.

Mais il ne faut pas oublier le revers de la médaille : le progrès numérique a créé une division entre ceux qui ont les compétences recherchées par les entreprises… et ceux qui ne les ont pas. Une fracture que la rapidité de l'innovation tend à creuser : de nos jours, le cycle de vie des compétences est de plus en plus court. C'est bien simple : selon une étude récente signée McKinsey, 45% des tâches pourraient d'ores et déjà être automatisées. Et ça, c'est aujourd'hui… Demain, on estime que 65% des métiers qu'exerceront les prochaines générations n'existent… tout simplement pas pour le moment.

Nous ne pouvons pas ralentir le rythme du progrès technologique, mais nous pouvons investir dans les compétences des employés !

Cette fracture des compétences numériques, plusieurs speakers de Davos l'ont mis en regard d'une cassure plus profonde, politique et sociale, que l'on observe dans de nombreux pays du monde, qui alimente certaines frustrations et certains questionnements légitimes : à quoi bon tout ce progrès technologique s'il menace le progrès social ?

Mais nous ne pouvons pas ralentir le rythme du progrès technologique ou de la globalisation. En revanche, nous pouvons investir dans les compétences de tous pour améliorer la résilience de nos collaborateurs et de nos organisations.

Pour y parvenir, nous avons besoin d'un leadership plus responsable, plus conscient de ses devoirs et des risques de son environnement. Sa responsabilité ? Prévoir les transformations à venir, à court et à long terme, et investir massivement dans le développement des compétences des collaborateurs en place, pour leur permettre de libérer tout leur potentiel et d'améliorer leur employabilité. Il faut les aider à s'emparer de toutes les opportunités d'emploi qui vont apparaître dans les prochaines années !

Ces leaders responsables doivent être, à mon sens, des « révélateurs de talent », qui assument que l'employabilité de leurs collaborateurs est bel et bien de leur ressort – et le disent ! Autrement dit, c'est à eux de répondre à cette fracture des compétences… par une vraie révolution des compétences.

… et un leadership agile !

L'entreprise a d'autant plus besoin de leadership qu'elle doit désormais s'épanouir dans un monde d'incertitudes. Pour cela, il est nécessaire d'envisager d'autres formes de gouvernance plus horizontales, plus agiles qui permettent une prise de décision plus rapide – et qui autonomisent les individus.

Pour y arriver, nous devons encourager d'autres types de compétences trop souvent oubliées : les leaders d'aujourd'hui doivent être capables de dénicher les talents en allant au-delà des savoir-faire techniques. Identifier des soft skills qui, à l'avenir, feront toute la différence. Cela n'a rien de surprenant : avec les progrès de l'automatisation, de la robotisation et de l'intelligence artificielle, l'humain va être libéré d'un certain nombre de tâches impliquant des actions répétitives, pour se consacrer à des missions plus épanouissantes. Et plus créatives !

Face aux incertitudes auxquelles nous faisons face, l'avenir appartient à ceux qui prennent en main leur employabilité.

Aujourd'hui, la compétence clef, c'est la « learnability », autrement dit la « capacité d'apprentissage » d'un individu. Il s'agit d'une véritable compétence, d'une disposition d'esprit, d'un caractère, d'une envie… Quelqu'un capable de concevoir sa carrière non comme l'exercice d'un savoir-faire ou deux, mais de continuer sa formation tout au long de sa vie ! Quelqu'un qui ne voit pas là un frein à ses ambitions, mais au contraire l'opportunité de s'autonomiser et de prendre en main son employabilité.

Face aux incertitudes indéniables auxquelles nous faisons face, l'avenir appartient à ceux qui prennent en main leur employabilité. C'est le rôle des leaders « responsables et agiles » que de les y aider. Accompagner tout le monde à développer ses compétences pour s'adapter à un monde qui change à toute allure, c'est ça la révolution des compétences !

Alain Roumilhac via linkedin

President ManpowerGroup France at ManpowerGroup

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vendredi 26 avril 2024