Babar, quasimodo, baklava et autres petits surnoms : attention danger

Babar, quasimodo, baklava et autres petits surnoms : attention danger

D'autres surnoms peuvent être entendus en Entreprise autour de la machine à café ou à la pause cigarette : Bossu de Notre Dame, Loukoum, la grosse saucisse  etc.

De prime abord, cela peut faire sourire.

Mais qu'est ce qui se cache derrière ces surnoms : une origine (Baklava, Loukoum, surnoms à caractère raciste), un surpoids (Babar, la grosse saucisse, ces surnoms sont souvent adressés à des femmes et revêtent alors un caractère sexiste), une apparence physique disgracieuse (Bossu de Notre Dame, Quasimodo). Dans un monde professionnel avec des adultes majeurs et vaccinés, l'utilisation de tels termes donne la nausée. Utilisés par des collègues pour se moquer d'un autre collègue absent, les-dits collègues oublient que leurs agissements sont graves.

La qualification juridique, le harcèlement moral

Eh oui ! Chers amis adeptes de ce genre de blague potache, le gros mot est lâché, harcèlement moral. Le Code du Travail définit à l'article L. 1152-1 le harcèlement moral comme un "un ensemble d'agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte aux droits des salariés et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel".

Les membres d'un groupe parfois manipulés par un leader malveillant (ou ayant les caractéristiques d'un pervers) peuvent adopter ce type d'attitude dégradante et harcelante en oubliant les méfaits qu'ils causent d'une part (cela peut plonger la victime dans une grave dépression) et les risques auxquels ils s'exposent d'autre part (sanction disciplinaire pouvant aller jusqu'au licenciement).

L'obligation de l'Employeur : faire cesser les agissements fautifs et sanctionner

L'article L. 1152-4 du Code du Travail impose  en effet au chef d'Entreprise de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de prévenir les agissements coupables. La responsabilité de l'Employeur pourrait être engagées en l'absence de réaction. Dans ce dernier cas de figure, les Salariés victimes de harcèlement doivent saisir l'inspection du travail. Le Salarié témoin ou victime de harcèlement et qui en a parlé avec son Employeur ne peut faire l'objet de sanction pour cela et tout licenciement en rapport avec les faits est nul.

Le Salarié victime peut aussi porter plainte. Les discussions même entre collègues dans l'Entreprise ne peuvent pas avoir un caractère privé compte tenu de leur caractère pénalement répréhensible. De même, les e-mails, les sms même personnels et confidentiels peuvent être utilisés contre leur auteur si les termes utilisés ont également un caractère pénalement répréhensible.

Alors Mesdames, Messieurs qui confondez une Entreprise avec une cour d'école, toujours envie de rigoler sur le dos de votre souffre douleur préféré ? 

Vincent MUGNIER, Directeur des Ressources Humaines via Linkedin

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vendredi 26 avril 2024