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 Ils savent ce qu'ils veulent comme mission, souhaitent rencontrer les équipes avant d'accepter une offre, et n'ont que faire de bosser pour les grands de la tech. Bref, pour attirer les p'tits jeunes, il ne suffit plus de vendre du rêve.

On se dit qu'a priori, quand on est l'un des géants de la Silicon Valley, qu'on paye ses stagiaires 8 000 dollars par mois et qu'on offre de la nourriture de qualité à ses employés, on n'a pas trop de mal à recruter. Et pourtant… les jeunes ne veulent plus travailler chez Facebook.

C'est ce qu'ont pu constater les équipes du New York Times à l'occasion d'un hackathon organisé par l'Université de Berkeley. Les étudiants qui sortent de la prestigieuse institution s'orientaient jusqu'à présent assez régulièrement vers les gros noms de la tech, Facebook en tête. Mais aujourd'hui, nouveau son de cloche : plusieurs jeunes témoignent du fait qu'ils n'ont aucune envie d'y mettre les pieds.

« Avant, pouvoir travailler là-bas était considéré comme quelque chose de glorieux ou de magique », témoigne Jazz Singh, 18 ans. Aujourd'hui c'est différent : oui, Facebook continue de recruter, mais ceux qui rejoignent l'entreprise se font plus discrets, ne fanfaronnent pas auprès de leurs amis, ou assurent vouloir changer l'entreprise de l'intérieur.

Maintenant, ce sont les candidats qui posent des questions aux RH

La tendance s'étend au-delà de Facebook, évidemment, et est significative de profonds changements. Les recruteurs expliquent ainsi qu'ils sont de plus en plus souvent soumis à des questions « difficiles » de la part des candidats. Ces derniers veulent connaître précisément quelles seront leurs missions, quels sont les engagements réels de l'entreprise, font preuve de curiosité… Ils veulent, par exemple, rencontrer les équipes et non plus se contenter d'un entretien en tête à tête avec leur futur boss. En définitive, « ils n'accepteront pas un job juste pour le nom de l'entreprise », explique Heather Johnston, qui travaille dans un cabinet de recrutement.

Pour recruter, les entreprises vont devoir s'engage

Le NYT rapporte les propos de Chad Herst, un coach de carrière de San Francisco. Il explique que si les jeunes ne veulent plus travailler pour Facebook ou Twitter, c'est une question de principes. « Ils sont préoccupés par des enjeux démocratiques. Ils pensent que les médias sociaux divisent et ne veulent pas faire partie de ce système. Désormais, les individus pensent à la mission des entreprises et à ce qu'elles essayent d'accomplir. » Et ces sujets, abordés dès l'entretien d'embauche, auraient tendance à plutôt déstabiliser les recruteurs que les candidats.

Le ton est donné, et n'est pas sans rappeler une initiative française. Plusieurs élèves de grandes écoles ont rédigé le Manifeste étudiant pour un réveil écologique. Aujourd'hui, il recueille les signatures de plus 20 000 jeunes. Tous s'engagent à ne pas travailler pour les entreprises qui iraient à l'encontre de valeurs sociales et environnementales.

Est-ce qu'une pression des futurs employés suffira à faire changer les pratiques des entreprises 

source :L'ADN